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Une découverte lève le voile sur le mystère d’une maladie osseuse rare

Des scientifiques trouvent le gène responsable de la dysplasie spondylo-épiphysaire à transmission autosomique dominante
Publié: 16 January 2024

La découverte d’une équipe de recherche dirigée par l’Université McGill apporte un nouvel éclairage sur un trouble squelettique rare. Publiée dans la revue Nature Communications, l’étude révèle que la maladie, qui affecte la structure des tissus conjonctifs qui soutiennent le corps, pourrait être causée par un gène défectueux (variant hétérozygote de la protéine Gla de la matrice, ou MGP).

La MGP est une protéine spéciale inhibitrice de calcification présente dans les vaisseaux sanguins et le cartilage. Une absence de MGP peut causer le syndrome de Keutel, maladie rare caractérisée par une calcification des tissus pouvant entraîner des problèmes de squelette et de vaisseaux sanguins.

Cependant, la variation du gène de la MGP observée dans le cadre de l’étude diffère du syndrome de Keutel dans sa manifestation chez les personnes porteuses et dans ses répercussions à l’échelle moléculaire et cellulaire.

« Notre article expose le cas de quatre personnes, issues de deux familles distinctes, dont le gène de la MGP a subi une légère mutation et qui présentent un trouble osseux spécifique », explique Monzur Murshed, auteur principal de l’étude et professeur titulaire au Département de médecine (Division d’endocrinologie et métabolisme et Division de médecine expérimentale) et à la Faculté de médecine dentaire et des sciences de la santé orale. 

L’équipe de recherche a étudié ces mutations génétiques chez des souris pour mieux comprendre la situation à l’échelle cellulaire et moléculaire. Elle a constaté que la protéine MGP modifiée avait provoqué chez les souris des troubles osseux semblables à ceux observés chez les humains. Contrairement à la protéine normale, la protéine mutée n’est pas expulsée des cellules, ce qui occasionne un stress dans une partie de la cellule, le réticulum endoplasmique. Ce stress finit par entraîner la mort des cellules cartilagineuses qui produisent la protéine modifiée, causant ainsi l’apparition d’anormalités osseuses.

Vers une meilleure compréhension des maladies rares

En plus d’approfondir notre compréhension du rôle des facteurs génétiques dans la dysplasie squelettique, cette recherche ouvre la voie à d’éventuelles interventions thérapeutiques. En outre, les résultats soulignent l’importance du gène de la MGP et de son rôle dans le développement du squelette, et alimentent l’espoir d’une amélioration du diagnostic et du traitement de cette maladie rare.

« Beaucoup de maladies rares causent des problèmes squelettiques semblables. Nous espérons que les personnes qui prendront connaissance de notre travail consulteront les équipes cliniciennes et de recherche, confie le Pr Murshed. Après avoir lu notre article, le mois dernier, un clinicien qui avait examiné une personne atteinte de dysplasie squelettique et porteuse de la même mutation du gène de la MGP a communiqué avec nous. Voilà un exemple de collaboration qui peut stimuler la recherche et, à long terme, mener à une optimisation de la prise en charge et du traitement de ces maladies ».

L’article

L’article « Specific heterozygous variants in MGP lead to endoplasmic reticulum stress and cause spondyloepiphyseal dysplasia », par Monzur Murshed, Ophélie Gourgas et coll., a été publié dans Nature Communications.

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