Laboratoire Millien
Kirsten Crandall
Suivre le rythme du risque et de la propagation des maladies: une comparaison interprovinciale de l'abondance et de la diversité des hôtes de tiques et de mammifères en Ontario et au Québec
À mesure que les températures se réchauffent, les maladies infectieuses véhiculées par les tiques (p.ex., maladie de Lyme, anaplasmose et virus Powassan) devraient se propager davantage au Canada en raison du déplacement vers le nord des hôtes mammifères transportant des tiques infectées. Au cours de la dernière décennie, le nombre de cas déclarés de maladies infectieuses transmises par les tiques au Canada a augmenté de façon exponentielle, la plus grande proportion de cas se produisant au Québec et en Ontario.
La transmission des maladies dans ce système repose sur trois acteurs clés: 1) les bactéries, 2) le vecteur (tique) et 3) l'hôte vertébré (oiseau ou mammifère). Un débat permanent porte sur la question de savoir si l'augmentation des niveaux de diversité des hôtes vertébrés augmentera ou diminuera le risque de maladie, en mettant l'accent sur l'abondance de souris à pattes blanches, le vecteur le plus compétent de la maladie transmise par les tiques.
L'effet de l'abondance et de la diversité des tiques et des hôtes sur la propagation et la transmission des maladies infectieuses n'a pas fait l'objet d'études approfondies au Canada. Comment la diversité et l'abondance des tiques et des hôtes affectent-elles le risque de maladie? Où sont les points chauds actuels et futurs de la maladie en Ontario et au Québec? Ma recherche utilise plusieurs techniques telles que le piégeage des petits mammifères, les caméras de piste, la morphométrie et la modélisation de la distribution des espèces pour répondre à ces questions. Si les populations à risque sont connues à l'avance, des mesures préventives et des stratégies de surveillance active peuvent être mises en place par les agences de santé pour limiter le nombre de futurs cas de maladies infectieuses.
IMAGES par Kirsten Crandall
Kirsten Crandall est candidate au doctorat conjoint au laboratoire Millien de l'Université McGill et au laboratoire Kerr de l'Université d'Ottawa. Son intérêt pour l’écologie des maladies s’est accru tout en complétant sa maîtrise à l’Université McGill sur la variation de la taille corporelle des mammifères hôtes de la maladie de Lyme en Amérique du Nord. À la suite de cette recherche et des nombreux témoignages de personnes affectées négativement par des maladies transmises par les tiques près de sa ville natale de Montréal, au Québec, son intérêt a culminé quant aux facteurs qui pourraient être à l'origine de l'augmentation du nombre de cas de maladies infectieuses au Canada. Elle aime intégrer une grande variété de méthodes pour démêler ce système complexe de maladies. Dans ses temps libres, Kirsten aime participer à la communication scientifique dans le cadre du programme Skype a Scientist, faire du bénévolat dans un refuge pour chats de Montréal, visiter des musées d’histoire naturelle et faire de la randonnée dans certains des beaux paysages du Canada. |