Près de 3,6 M$ pour soutenir le développement de solutions génomique en bioalimentaire et environnement
Génome Québec et le Fonds de recherche du Québec – secteur Nature et technologies (FRQ) sont heureux de dévoiler les 15 projets de recherche retenus dans le cadre du troisième cycle du Programme d’intégration de la génomique – agriculture et bioalimentaire, foresterie et environnement dont deux dirigés par des chercheurs de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'environnement de l'Université McGill. L’investissement total, incluant celui des partenaires publics et privés, représente près de 3,6 millions de dollars.
Les projets de recherche ont été sélectionnés dans le cadre du cycle de financement lancé à la fin de l’été dernier et mettront de l’avant l’utilisation de la génomique pour aider l’industrie et les organismes publiques à faire face à différents enjeux en matière de biodiversité, santé animale, qualité de l’eau et santé des écosystèmes, ainsi que de détection de pathogènes, ravageurs et espèces envahissantes.
« Les projets soutenus dans le cadre de ce troisième cycle du Programme d’intégration de la génomique permettront aux chercheurs et chercheuses de travailler en étroite collaboration avec différentes parties prenantes pour développer des solutions innovantes et durables basées sur la génomique, afin de répondre aux enjeux cruciaux dans les domaines du bioalimentaire et de l’environnement. Félicitations aux récipiendaires », souligne Stéphanie Lord-Fontaine, vice-présidente, Affaires scientifiques chez Génome Québec.
« Je tiens à féliciter chaleureusement les équipes lauréates dont les recherches de pointe sur une diversité de thématiques permettront d’assurer une meilleure compréhension des enjeux liés à la biodiversité, à la santé des écosystèmes et à la santé animale, notamment. Je suis très fière du partenariat ainsi que du Programme d’intégration de la génomique – agriculture et bioalimentaire, foresterie et environnement qui visent à préserver la santé globale de notre planète », déclare Janice Bailey, directrice scientifique du Fonds de recherche du Québec – secteur Nature et technologies.
Projets de recherche retenus à la Faculté des sciences agricoles et environnementales de l'Université McGill
Jessica Head : De nouvelles approches transcriptomiques éclairent les lignes directrices sur la qualité de l'eau au Québec et au Canada
Les lacs et les rivières du Canada sont contaminés par des centaines, voire des milliers de produits chimiques qui peuvent être nocifs pour la faune et les humains. Les scientifiques du gouvernement sont chargés d'élaborer des lignes directrices sur les concentrations de produits chimiques à partir desquelles aucun effet nocif n'est attendu. Cette tâche est compliquée par le manque de données décrivant la toxicité des différents produits chimiques pour les vertébrés aquatiques tels que les poissons et les grenouilles. Les scientifiques sont à la recherche de nouvelles méthodes d'évaluation de la toxicité des produits chimiques qui soient efficaces et ne reposent pas sur l'expérimentation animale sur les vertébrés.
Ce projet, dirigé par Jessica Head, professeur en sciences des ressources naturelles, mesure l'expression des gènes chez les larves de poissons et de grenouilles afin de déterminer la concentration chimique la plus faible provoquant un changement biologique. Les espèces de poissons et de grenouilles sont toutes originaires du Canada, y compris certaines espèces menacées. Ces travaux pourraient permettre aux organismes de réglementation gouvernementaux de prendre plus rapidement des décisions éclairées sur les produits chimiques et d'assurer une meilleure protection de la faune aquatique du Québec.
Martina Strömvik : Améliorer la pomme de terre par son côté sauvage
La pomme de terre est la culture légumière la plus importante au monde et elle est consommée de différentes manières. Toutefois, le changement climatique menace la santé des plants de pommes de terre. Il faut donc des variétés intelligentes face au climat, c'est-à-dire résistantes aux événements climatiques soudains et dramatiques, aux ravageurs et aux pathogènes, et dont l'empreinte environnementale est faible. Ces caractéristiques peuvent être trouvées dans le génome - l'ensemble du matériel génétique d'un organisme - bien que tous les génomes ne soient pas identiques. La pomme de terre a plus de 100 parents sauvages, dont la plupart ne sont pas comestibles, mais qui peuvent être porteurs de la diversité génétique bénéfique nécessaire à l'amélioration de nos variétés modernes de pommes de terre.
Le croisement d'une pomme de terre sauvage et d'une pomme de terre domestiquée peut s'avérer délicat, car nous voulons conserver les bonnes caractéristiques des variétés domestiquées et simplement introduire les caractéristiques nécessaires du parent sauvage. La génomique, avec sa vision de l'ensemble du génome, peut vraiment faciliter ce processus en fournissant des points de repère et des indicateurs de la réussite du croisement. Le sélectionneur de pommes de terre choisira parmi ces descendants mixtes les pommes de terre les plus savoureuses et les plus résistantes au stress, qui peuvent être des cultures économiquement rentables et respectueuses de l'environnement pour les producteurs et pour le consommateur. Ce projet, dirigé par Martina Strömvik, professeur de sciences végétales, vise à utiliser la génomique pour découvrir les connaissances essentielles qui permettront d'améliorer la pomme de terre grâce à son côté sauvage.