Projets et équipes de recherche financés

 

Recherches individuelles subventionnées


La traduction inclusive, entre normativité et ouverture : un travail sur des formes non encore fixées (CRSH, 2020-2021)

Chercheure : Catherine Leclerc (McGill)

La traduction et la transmission du savoir ou comment transmettre un savoir traduit? (CRSH, 2019-2020)

Chercheure : Jane Everett (McGill)

L'accélération comme facteur de développement du roman moderne (XIXe-XXIe siècle) (CRSH, 2021-2026)

Chercheure : Isabelle Daunais (McGill)

Ce projet de recherche vise à étudier les liens qu'entretient le roman, par les réflexions sur le temps de la vie qu'il se trouve à porter et par les formes qu'il emprunte, avec le phénomène et l'expérience de l'accélération. Plus précisément et sous un angle historique, il cherche à comprendre comment l'accélération est, depuis le XIXe siècle, un facteur et un moteur de développement du roman et comment, en retour, le roman peut nous éclairer sur l'expérience que constitue l'accélération et sur la façon dont nous la vivons, la pensons et la représentons.

Géocritique des espaces littéraires et filmiques francophones (CRSH, 2020-2025)

Chercheur : Mbaye Diouf (McGill)

Cette recherche explore les perspectives théoriques et méthodologiques d’une nouvelle « géocritique francophone ». Iinitialement inspirée des travaux de Bertrand Westphal, elle est cette fois spécifiquement articulé à un corpus littéraire, cinématographique et artistique francophone issu d’Afrique subsaharienne, des Antilles et du Maghreb. Tout en interrogeant l’opérationnalité institutionnelle de ce champ disparate qu’on appelle « espace francophone » avec ses lieux textuels et artistiques aussi diversifiés, anonymes, exotisés et historiquement stratigraphiés, le projet questionne les notions de « centre » et de « périphérie » qui agissent à l’intérieur même des espaces nationaux anciennement colonisés et considère le phénomène de la déterritorialisation comme un principe structurant de récits fictionnels francophones. À travers une multitude d’activités (cours, séminaires, conférences internationales, numéros de revues, monographie, etc.) dont un grand colloque international à McGill en avril 2024, après celui organisé en avril 2016, la recherche ambitionne d’examiner les spatialisations littéraires et artistiques francophones et de montrer comment, en littérature francophone par exemple, le texte de l’espace demeure une architecture discursive, un « contenu territorial » indissociable de son « contenant cartographique », c’est-à-dire l’espace du texte. 

Éditer et interpréter les lettres de Saint-Denys Garneau (CRSH, 2017-2022)

Chercheur: Michel Biron (McGill)

Ce programme de recherche vise dans un premier temps à produire une édition complète des quelque 550 lettres du poète Saint-Denys Garneau, dont environ 130 sont partiellement ou entièrement inédites. La publication en un seul volume de l’ensemble des lettres connues de Garneau contribuera à mieux faire connaître une des correspondances les plus originales et les plus significatives dans l’histoire de la littérature québécoise. À travers la figure singulière de Garneau épistolier, ce programme vise aussi, dans un deuxième temps, à proposer une étude de la poétique épistolaire de Garneau. Il s’agira du premier ouvrage consacré entièrement à la correspondance du poète.

Malgré le nombre élevé d’études consacrées à l’auteur de Regards et Jeux dans l’espace et malgré l’importance de sa correspondance au sein de son œuvre, il n’existe à ce jour aucune édition fiable de ses lettres et celles-ci n’ont fait l’objet que de quelques travaux épars. Or la découverte récente de nombreuses lettres inédites, dans la foulée des recherches que j’ai menées lorsque je préparais la biographie de Garneau (parue en 2015), justifie qu’on s’intéresse aujourd’hui plus spécifiquement à l’épistolier remarquable qu’il a été. Ces lettres inédites contredisent l’image austère qu’on s’est longtemps faite de Saint-Denys Garneau. Elles révèlent de façon plus explicite ce qui apparaissait ici et là dans les lettres déjà publiées : on y trouve une liberté de ton qu’on ne rencontre à un tel degré ni dans le journal de Garneau ni dans ses poèmes – ni non plus dans la plupart des correspondances d’écrivains canadiens-français de la même époque.

Cette édition critique sera publiée aux Presses de l’Université de Montréal et permettra de réunir en un seul volume l’ensemble de la correspondance de Garneau. La version électronique contiendra en outre les lettres écrites à Garneau qu’il aura été possible de retrouver. Ces lettres ont une valeur à la fois littéraire, historique et sociologique, car elles montrent ce que Saint-Denys Garneau et ses amis intellectuels (Jean Le Moyne, Robert Élie, entre autres), liés à l’importante revue catholique La Relève, se permettent d’écrire dans l’espace semi-privé qu’est l’échange épistolier. Parce qu’elle est toujours un texte adressé à quelqu’un (parfois à quelques-uns), la lettre familière fournit à Garneau une manière d’exister socialement comme écrivain, lui qui résiste tant à l’expérience de la publication. Cette configuration épistolaire particulièrement décisive dans l’évolution du poète sera à la base d’un essai qui, partant des lettres de Garneau, visera à relire toute son œuvre.

 

 

Équipes de recherches et travaux d'équipes subventionnés


TSAR — Groupe de recherche Travaux sur les arts du roman (FRQSC, 2018-2022)

Chercheure principale: Isabelle Daunais (McGill)

Cochercheurs: Michel Biron (McGill), Anna Berman (McGill), Katerine Gosselin (UQAR), Allan Hepburn (McGill) et Peter Sabor (McGill)

Collaboratrice: Cecilia Benaglia (Université de San Diego)

Les travaux du groupe ont pour but de définir les thèmes, les formes et les enjeux d'une histoire du roman telle qu'elle peut être pensée et racontée depuis la conscience qu'en ont les romanciers. Alors que l'histoire du roman est traditionnellement abordée comme un sous-ensemble de l'histoire littéraire générale – et par là soumise à un récit évolutif «commun» –, nous nous proposons de voir comment il est possible, à partir des réflexions que les romanciers ont eux-mêmes livrées sur la continuité et la transmission de la forme romanesque, de penser l'histoire du roman comme celle d'un art distinct, dont l'évolution suit une logique, un rythme et des modes de transmission qui lui sont propres.

Plus spécifiquemment, les travaux visent à repenser les formes et les moyens de l'histoire littéraire, dont les modèles sont presque toujours englobants (tous les genres, tous les aspects, tous les moments) et articulés à des événements externes (d'ordre institutionnel ou social), en accordant une place beaucoup plus grande et jusqu'à présent inédite à la réflexion des praticiens, et en théorisant cette réflexion. Ils visent également à comprendre, par cette approche «interne» de son histoire et de sa mémoire, la spécificité du roman, qui constitue une des formes majeures de la pensée occidentale (en tant que mode de représentation et d'exploration du réel et forme d'hypothèse sur le monde et l'existence), dans l'ensemble des genres littéraires et des arts.

Site du TSAR

Éléments pour une contre-histoire des politiques de la littérature depuis 1968 (CRSH, 2014-2019)

Chercheur principal: Jean-François Hamel (UQAM)

Cochercheur: Alain Farah (McGill)

Ce projet cherche à contredire l'historiographie courante qui stipule que les années 1980 sonneraient le glas du nouage séculaire de la littérature française et des politiques d'émancipation. Cette doxa, qui structure la périodisation dominante de la littérature contemporaine, soutient que les écrivains d'aujourd'hui ont rompu avec la posture critique qui a marqué la littérature française du dernier siècle. Au confluent de l'histoire culturelle et de la sociocritique, ce programme d’une durée de cinq ans entend plutôt démontrer la persistance d'un imaginaire de la contestation radicale associé à la littérature française contemporaine, dont la scène originaire ou le souvenir fondateur, plutôt que la Grande Guerre, la Révolution d'Octobre ou la Résistance, sont les « années 68 ». Notre enquête vise donc à produire une contre-histoire des politiques de la littérature, opérant sur trois strates discursives : le discours tenu par les écrivains sur leur pratique et leur conception de la littérature ; la critique et la théorie de la littérature qui contribuent à définir la portée politique de la littérature ; l'essai politique à forte intertextualité littéraire, qui convoque des oeuvres d'aujourd'hui ou d'hier dans une critique des mécanismes de domination et d'aliénation. 

Jeux et enjeux de la parole des femmes : l'énonciation féminine en question, XVe-XVIIIe siècles (CRSH, 2018-2021)

Chercheure principale : Diane Desrosiers (McGill)

Cochercheures: Renée-Claude Breitenstein (Université Brock), Louise Frappier (Université d'Ottawa), Kim Gladu (UQAR), Roxane Roy (UQAR).

 Le programme de recherche « Jeux et enjeux de la parole des femmes : l’énonciation féminine en question (XVe-XVIIIe siècles) » participe de la mouvance contemporaine de la recherche qui s’intéresse aux femmes de lettres et de science et qui se traduit notamment par la publication d’éditions critiques de leurs oeuvres ou encore de dictionnaires et d’anthologies. L’objectif principal de ce programme est de remettre en question le caractère essentialiste accordé à l’écriture féminine, par le biais d’une étude des discours féminins que les imprimés de la Première Modernité donnent à lire. L’hypothèse qui sous-tend ce programme de recherche est que les caractéristiques attribuées à l’écriture féminine ne sont pas tributaires de l’appartenance des auteures de la Première Modernité au sexe féminin, mais sont le résultat de choix discursifs et parfois matériels informés par des idées attendues sur la parole féminine. Afin d’explorer cette hypothèse, il s’agira d’observer l’énonciation féminine dans une variété de textes (qu’ils soient composés par des femmes ou qu’ils mettent en scène des personnages féminins) en tant qu’elle relève de discours qui mettent en oeuvre les outils de la rhétorique pour construire des êthê féminins plus ou moins conformes aux stéréotypes culturels. Nous espérons ainsi identifier et comparer les caractéristiques attribuées à la voix féminine par les auteurs masculins, féminins ou anonymes, du XVe au XVIIIe siècle. 

 Plus spécifiquement, ce programme de recherche s’articulera en fonction de trois axes complémentaires : 

1) Stratégies d’énonciation et enjeux argumentatifs de la parole féminine 

Ce premier axe permettra d’étudier les phénomènes textuels de « ventriloquie » dans les discours que les auteur.e.s prêtent à des énonciatrices féminines, d’en dégager et d’en comparer les caractéristiques formelles et les stratégies rhétoriques. Sous l’Ancien Régime, époque où il est encore malséant pour les femmes de prendre la parole publiquement pour émettre leurs vues personnelles, discuter de matières controversées ou formuler la critique de décisions ou de personnages politiques ou religieux, on peut en effet se demander comment, dans les imprimés français des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, on fait parler les figures féminines. Quels types d’êthê féminins construit-on dans ces écrits ? Quels en sont les traits spécifiques récurrents et les procédés rhétoriques mis en oeuvre ? Pourquoi les scripteurs et scriptrices choisissent-ils/elles de faire parler des personnifications ou personnages féminins et quelles finalités une telle mise en scène textuelle sert-elle ? 

2) Enjeux matériels et sociaux : réception de la parole féminine 

Ce deuxième axe permettra de voir dans quelle mesure les prises de parole au féminin se transforment en fonction des publics auxquels les ouvrages sont destinés. Pour ce faire, il faudra, d’une part, chercher à déterminer l’impact que la mise en page (format, typographie, etc.) et la mise en livre (changement de support, iconographie, éditions et rééditions, etc.) peuvent avoir sur l’interprétation et la réception des voix féminines, qu’il s’agisse d’auteures ou de figures féminines, et d’autre part, mesurer l’importance des réseaux de diffusion par lesquels les oeuvres circulent et des espaces de sociabilité (salons, théâtre, etc.) dans lesquels ces dernières acquièrent une dimension performative. En d’autres termes, comment et dans quelle mesure les choix, concomitants ou dissonants, des différents acteurs du livre (imprimeurs, graveurs, libraires, traducteurs, etc.) modalisent-ils la parole féminine en fonction de publics visés, et comment les publics effectifs (lorsqu’ils peuvent être identifiés) s’approprient-ils, modulent-ils cette parole féminine. 

3) Montages génériques et représentations du féminin en contexte 

Il s’agira enfin de cerner si certaines formes ou genres littéraires sont privilégiés pour faire entendre ces voix féminines : les dialogues, lettres, mémoires, journaux, etc. sont-ils plus propices à la mise en scène de ces voix ? Celles-ci forment-elles des configurations en résonances intertextuelles ? Varient-elles selon les contextes, les périodes historiques et les genres littéraires pratiqués (textes polémiques, récits en prose ou en vers, théâtre, etc.) et, surtout, ces énonciations féminines se différencient-elles selon qu’il s’agit de scripteurs féminins ou masculins et, si oui, selon quelles modalités se distinguent-elles ? 

 

Description détaillée du projet de recherche : Icône PDF description_detaillee.pdf

 

Centres de recherche


Centre de recherche interdisciplinaire en études montréalaises

Directeur: Pascal Brissette

Le Centre de recherches interdisciplinaires en études montréalaises (CRIEM) regroupe des chercheur·e·s dont les champs d’intérêt ou d’expertise sont liés à la vie urbaine ou à la ville de Montréal. Différents domaines d’étude, incluant l’histoire, l’architecture, la littérature, les sciences de la communication et du langage, les sciences politiques, la géographie, l’urbanisme, le droit, les études environnementales et le travail social, sont dans cette optique mis à contribution pour stimuler et fédérer la recherche sur Montréal et développer des partenariats, des thématiques et des projets de recherche fondamentale et appliquée avec les milieux culturels, sociaux, gouvernementaux et économiques de Montréal. Au DLLF, Gillian Lane-Mercier, Catherine Leclerc et Pascal Brissette participent aux travaux du CRIEM.

Pour en savoir davantage sur le CRIEM, les recherches qui s'y font et les chercheurs associés, visitez son site.

Centre interuniversitaire de recherche sur la modernité — XVIe-XVIIIe siècles

Directeur: Pascal Bastien (UQAM)

Cochercheurs: Catherine Broué (UQAR), Roxanne Roy (UQAR), Luc Vaillancourt (UQAC), Éric Van der Schueren (Laval), Sébastien Charles (Sherbrooke), Thierry Belleguic (Laval), Sylviane Charles (UQTR), Christian Leduc (Montréal), Pascal Bastien (UQAM), Laurent Turcot (UQTR), Frédéric Charbonneau (McGill), Diane Desrosiers (McGill), Genevieve Lafrance (UQAM), Lucie Desjardins (UQAM), Daniel Dumouchel (Montréal), Claude La Charité (UQAR), Nicholas Dion (UQTR).

 

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