La science ouverte pour explorer la génétique de la maladie de Parkinson

Un travail impossible sans l’apport de trois cohortes totalisant plus de 5 000 participants

Le Dr Ziv Gan-Or du Neuro s’appuie sur les méthodes de la science ouverte pour trouver des gènes fortement associés à la maladie de Parkinson (MP), étape importante vers la compréhension des fondements génétiques de cette maladie invalidante.

« Une étude génétique, quelle qu’elle soit, doit être menée dans la population la plus vaste possible, fait-il observer. Et la collaboration est ici incontournable. Aucun établissement ne peut recruter à lui seul assez de patients pour réaliser ce type d’étude. »

La solution? La science ouverte, qui repose sur le partage de données et d’échantillons entre de multiples laboratoires et établissements. Pour l’étude qui nous intéresse, publiée dans la revue Brain le 22 décembre 2020, les données proviennent du Neuro de l’Université McGill au Canada, de l’Université Columbia aux États-Unis et du Sheba Medical Center en Israël. Pour alimenter l’étude, le Neuro s’est approvisionné en partie auprès du Réseau Parkinson Québec, qui rassemble des données et des échantillons de patients de partout dans la province. Au total, 2 657 patients atteints de la MP et 3 647 témoins sains ont contribué à la réalisation de l’étude.

Ces données ont permis aux chercheurs de séquencer au complet 32 gènes situés sur des parties du génome humain qui, selon des études antérieures, sont possiblement en jeu dans la MP. Les scientifiques ont procédé à des analyses statistiques afin de trouver des variantes plus – ou moins – fréquentes dans le groupe MP que chez les témoins sains.

Ils ont ainsi repéré un ensemble de variantes rares dans les gènes SYT11 et FGF20 qui, selon toute vraisemblance, jouent un rôle dans la MP. Ils ont également observé des associations, quoique moins significatives, mettant en jeu trois autres gènes : PM20D1, BST1 et GPNMB.

Le gène SYT11 revêt un intérêt particulier dans la MP, parce qu’il intervient dans le fonctionnement des neurones dopaminergiques, bien qu’on ignore pour l’instant de quelle manière exactement. Ces cellules sont lésées dans la MP, d’où la perte du contrôle des mouvements.

Maintenant, explique le Dr Gan-Or, ces résultats doivent être reproduits dans d’autres études. Les scientifiques peuvent obtenir toutes les données supplémentaires dont ils ont besoin pour mener leur propre analyse et ont accès à l’ensemble de l’information génétique dans le Référentiel C-Big du Neuro, d’où provenaient d’ailleurs toutes les données du Réseau Parkinson Québec.

Quant au Dr Gan-Or, il collaborera avec l’équipe de la Plateforme de découverte de médicaments en phase précoce du Neuro pour préciser le rôle des gènes dans des cellules cérébrales humaines. En inactivant ces gènes dans des neurones dopaminergiques générés à partir de cellules souches, les chercheurs en découvriront la fonction et repéreront d’éventuelles cibles thérapeutiques.

« Chaque fois que nous découvrons un gène en cause dans la maladie de Parkinson, nous avons une cible possible pour un médicament. La science ouverte accélère ces découvertes tout comme la conduite d’études de reproductibilité, et élimine les obstacles qui, autrement, ralentiraient le processus. »

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Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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