Ralentir la progression de la sclérose en plaques

Les médicaments mis au point par les chercheurs améliorent les perspectives pour des millions de patients

Pour illustrer les progrès réalisés dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP), le Dr Jack Antel, clinicien-chercheur à la clinique de la SEP du Neuro, cite la question d’un patient dans son bureau qui lui a demandé pourquoi on voyait moins de personnes en fauteuil roulant qu’auparavant.

« C’est parce que nous disposons aujourd’hui de médicaments qui préviennent l’invalidité chez un bon nombre d’entre eux, lui a répondu le Dr Antel. Au cours de la dernière génération, les molécules commercialisées pour les premières phases de la SEP s’avèrent extraordinairement efficaces, et parviennent même à pratiquement arrêter les formes récurrentes de la maladie. »

Depuis leur arrivée au Neuro en 1986, le Dr Antel et ses confrères ont contribué à améliorer le nombre et la qualité des traitements offerts aux personnes atteintes de SEP en étudiant les mécanismes fondamentaux de la maladie. Son groupe a exploré les raisons pour lesquelles le système immunitaire endommage les oligodendrocytes, un type de cellules qui fabrique une gaine de myéline autour des neurones, en sachant que toute dégradation de cette gaine protectrice réduit la capacité de transmission des signaux neuronaux et entraîne des problèmes physiques et cognitifs.

Le fait d’être à la fois un hôpital et un institut de recherche positionne le Neuro comme un excellent centre d’étude pour la SEP. La Clinique de sclérose en plaques, qui célèbre cette année son 75e anniversaire, a été fondée en 1949 grâce à un don de 10 000 dollars fait par la Société canadienne de la sclérose en plaques et distribué à parts égales entre la recherche et les soins cliniques.

La meilleure façon d’étudier une maladie neurologique consiste à disposer d’échantillons humains vivants pour les cellules concernées. Au Neuro, les patients atteints d’épilepsie ou de cancer du cerveau à qui on retire des portions de tissu cérébral lors d’interventions chirurgicales fournissent leur consentement pour que les scientifiques examinent leurs cellules. Afin de simplifier l’obtention de ces cellues, la Plateforme de découverte des médicaments en phase précoce du Neuro, créée en 2015, les cultive à partir de cellules souches d’origine humaine.

Un effort d'équipe

En tant que groupe de recherche, l’équipe de la sclérose en plaques a scruté la maladie sous de multiples angles. C’est le cas de Jo Anne Stratton, qui s’est jointe au Neuro en 2019, pour étudier la circulation des cellules et de leurs produits dans le liquide céphalo-rachidien en cas de SEP et la façon dont ils accèdent au tissu cérébral pour y provoquer des lésions.

Quant au Dr Douglas Arnold, il a ouvert la voie dans le domaine de la neuro-imagerie, en améliorant le diagnostic et la capacité à suivre l’évolution de l’affection. Son rôle fut majeur dans l’évaluation de l’ocrélizumab, le premier médicament efficace contre la sclérose en plaques progressive. Il est parti des travaux du Dr William Feindel, ancien directeur du Neuro maintenant décédé, qui a doté l’Institut du premier appareil d’imagerie par résonance magnétique au Canada.

Une nouvelle recrue de la Clinique de sclérose en plaques, le Dr Adil Harroud, s’efforce de détecter les causes génétiques et environnementales de la SP, afin de mettre au point des traitements pour la prévenir, ou retarder ou arrêter sa progression.

Il reste encore beaucoup à faire pour soulager les personnes atteintes de SEP. Le Dr Antel aimerait disposer de traitements pour bloquer la réaction immunitaire initiale à l’origine de la détérioration de la myéline, et bloquer ainsi la phase progressive de la maladie tout en réparant les lésions déjà présentes dans le système nerveux. Cela ne l’empêche pas d’être fier des progrès qu’il a accomplis avec ses confrères chercheurs et cliniciens pour que les patients souffrant de SEP soient en meilleure santé qu’ils ne l’ont jamais été.

« Les premiers médicaments homologués sont apparus dans les années 1990, et le diagnostic par IRM a été implanté à peu près au même moment », rappelle-t-il. « Traitement et diagnostic allaient pratiquement de pair. Ce fut une étape passionnante, en matière de connaissance de la maladie et de thérapies à proposer. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies de recherche, à la capacité de cultiver et d’analyser les cellules au niveau moléculaire, nous sommes sur le point de faire encore des avancées dans le traitement de cette pathologie ».

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Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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