Maryse Thomas: NeuroXXceptional

Maryse Thomas est doctorante en neurosciences au laboratoire du Dr de Villers-Sidani au Neuro. Elle étudie la neuroplasticité auditive, c’est-à-dire la manière dont les sons que nous entendons façonnent notre cerveau au cours de notre vie.

Maryse Thomas est doctorante en neurosciences au laboratoire du Dr de Villers-Sidani au Neuro. Elle étudie la neuroplasticité auditive, c’est-à-dire la manière dont les sons que nous entendons façonnent notre cerveau au cours de notre vie. Elle est aussi une vulgarisatrice scientifique active et engagée. Maryse est l’une des membres fondateurs et l’actuelle directrice de Useful Science – un site Web et un balado visant à rendre la science plus accessible.

Quel est le rôle de la neuroplasticité auditive dans notre vie?

Les gens ne savent peut-être pas que les sons que nous entendons et avec lesquels nous interagissons au cours de notre vie peuvent en fait façonner la structure et la fonction de notre cerveau. Par exemple, le fait d’apprendre à jouer d’un nouvel instrument ou une nouvelle langue transforme votre cerveau afin que vous puissiez mieux distinguer les sons importants pour cette langue ou cet instrument.

Par ailleurs, trop de bruit peut avoir une incidence négative sur le cerveau, une question que nous tentons de comprendre à mon laboratoire. Le bruit est l’accumulation de sons dépourvus de sens, car elle consiste en de nombreuses audiofréquences désorganisées. C’est ce caractère aléatoire qui en fait du bruit – il y a absence de structure temporelle, de rythme ou de tonalité aisément perceptibles ou prévisibles. Nous constatons en laboratoire qu’après avoir vécu longtemps dans un environnement bruyant, les cellules du cerveau ont tendance à réagir avec moins de précision aux sons qu’auparavant, ce qui peut engendrer des difficultés à comprendre des sons.

Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt initial pour la neuroplasticité?

L’origine est une difficulté personnelle que j’ai eue avec la communication. Je suis née à Montréal et j’ai parlé français jusqu’à l’âge de 4 ans, mais ma famille a déménagé aux États-Unis où je parlais seulement anglais. J’avais 15 ans quand nous sommes revenus au Canada et j’ai trouvé très difficile de réapprendre le français. Et pourtant, c’était important pour moi de parler français, car je voulais être capable d’entrer en contact et de communiquer avec le reste de ma famille francophone. Finalement, ce problème est la raison qui m’a poussée à étudier en neurosciences. Enfant, on apprend les langues et les accents par écoute passive, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on est plus âgé. Je souhaitais savoir ce qui change dans le cerveau après l’enfance et qui rend beaucoup plus ardu l’apprentissage d’une langue ou d’un nouveau savoir-faire.

J’ai découvert que la neuroplasticité du cerveau permet d’apprendre tout au long de sa vie – quoique moins facilement qu’à un jeune âge – et joue un rôle important dans la capacité à se rétablir d’une maladie ou d’une lésion au cerveau.

Useful Science, qu’est-ce que c’est?

Il s’agit d’un site Web et un balado destinés à faire connaître la science au grand public. Nous résumons en une phrase des articles de recherche scientifique utiles au quotidien. Les thèmes et sujets abordés sont, entre autres, la parentalité, la nutrition, la santé, la forme physique, le sommeil et l’environnement. Nous fournissons toujours le lien pour la source d’origine afin que les gens puissent cliquer sur les articles qui les intéressent et former leur propre opinion à propos de la science. Ce projet compte vraiment pour moi, en raison de la multiplicité et de la diversité des connaissances scientifiques qui émergent tous les jours et qui pourraient vraiment faire une différence dans la vie des gens. Or, ils n’en savent rien, parce qu’il y a un verrou d’accès payant, ou qu’ils ne sont pas des scientifiques, ou que les sujets ne font pas l’objet de reportages.

Les étudiants des cycles supérieurs font continuellement de nombreux aller et retour au laboratoire. Comment occupez-vous votre temps libre?

Je suis une fervente joueuse du disque volant d’équipe ou Ultimate Frisbee. Or, au cours des dernières années, j’ai déchiré mon LCA en jouant et j’ai subi deux opérations. Je compose avec l’impossibilité de jouer en entraînant quelques équipes d’Ultimate Frisbee! C’est une façon de rester engagée et de redonner à la communauté – entraîner de nouvelles joueuses assure la longévité du sport, ce qui est important, car l’Ultimate Frisbee n’est pas établi comme d’autres sports. Je prends plaisir à rester proche de mon sport favori et j’espère en inspirer d’autres à aimer ma passion!

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Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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