Soutenir une personne survivante

Il n'est pas facile de savoir comment réagir lorsqu'une personne révèle une expérience de violence sexuelle. Il se peut que tu soies la première personne à qui une personne survivante révèle et en écoutant, croyant et validant leurs sentiments, tu peux avoir un impact positif significatif sur son processus de guérison et son accès aux ressources.

Vous n'avez pas besoin d'être un·e professionnel·le qualifié·e pour aider une personne survivante. Les personnes survivantes parlent souvent d'abord à une personne de confiance. N'oubliez pas que vous n'avez pas besoin de connaître toutes les réponses et que vous avez également vos propres limites. Tu as le droit de fixer tes limites. Réagir à une divulgation peut être une expérience éprouvante sur le plan émotionnel et physique. Cela peut avoir un impact sur ton bien-être et ton sentiment de sécurité. Prendre soin de soi est essentiel et cela t'aidera à aider les autres. Pratiques l'auto prise en charge et saches que tu pouvez demander de l'aide. Nous sommes là pour toi.

Quoi dire ou faire

Aides la personne survivante à être en et à se sentir en sécurité

Reconnais le courage que ça prend pour parler d'expériences difficiles. Sois sensible à protéger la vie privée. Sois conscient.e de ta communication non verbale. Demande à la une personne survivante si elle ou il dispose d'un espace sûr et a besoin ou désire des soins médicaux. Par exemple : « Il faut beaucoup de courage et de force pour parler de ça. »)

Écoute la personne survivante et montres de l'empathie

Laissez-les parler librement. Sois patient.e et respectes ses limites. Par exemple « Merci de partager cela avec moi », « Ce que je t'entends dire, c'est… »)

Croie et valide ses sentiments et expériences

Fais-la savoir que ses sentiments et ses réactions sont valables et que ce qui lui est arrivé n’est pas de sa faute. Respecte le langage qu'elle ou il utilise, par exemple « Je te crois », « Ce n'est pas de ta faute »)

Demande-lui ses besoins et comment le/la soutenir

Ne sois pas directive ou difrectif et encourages-la à prendre en charge son propre processus de guérison. Par exemple, « Qu'est-ce qui t'inquiète le plus là maintenant ? » « Comment est-ce que je peux le mieux t'aider ?»

Fourni des informations et proposes de mettre la personne survivante en contact avec des ressources

Si la personne cherche un soutien émotionnel, médical et/ou juridique, proposes de contacter le service et/ou de l'accompagner à son rendez-vous. Consulte notre liste de Ressources pour aider la personne à identifier celles qui lui conviennent le mieux

Prends soin de toi

Sois sensible à tes propres exigences et limites. Nous sommes également disponibles pour t'aider. 

À éviter

Porter un jugement

Des propos sont souvent fondés sur des idées fausses sur la violence sexuelle, peuvent avoir un impact négatif sur le processus de guérison de la personne. Évite les questions, par exemple « Pourquoi as-tu fait cela / été là-bas / pris de la drogue / envoyé des sexto ? Pourquoi (l'accusé.e) aurai-t-elle/il fait cela ?

Des questions qui sous-tendent l'auto-responsabilité ou des questions sur les détails de l'incident

Tu es là pour apporter un soutien et non pour mener une enquête. Laisse la personne choisir ce qu’elle souhaite partager, par exemple « Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ? » « On dirait que vous vous êtes mal compris.e.s »

Évitez les déclarations avec les termes devoir/obliger/jamais

Ils laissent entendre qu'il y a seulement une bonne manière de ressentir, de gérer et de réagir aux violences sexuelles. Tu n'as sûrement pas toutes les informations. Rappele-toi qu'iels sont les expert.e.s de leur vie. Par exemple, « Tu ne devrais pas te sentir ainsi. » « Si tu fais _____, tu te sentiras mieux »

Faire pression sur la personne survivante pour qu'iel signale l'incident

La décision de le porter plainte est entièrement la prérogative de une personne survivante. Trop souvent, les personnes survivantes sont blâmé.e.s pour leur expérience, ne sont pas cru.e.s ou ne sont pas pris.e.s au sérieux. Iels peuvent craindre des représailles de la part de l'aggresseur.e. Tous ces facteurs peuvent influencer la décision de la personne survivante de signaler ou non, par exemple, « Tu dois porter plainte pour être certain.e que ça ne se refera plus »

Faire des promesses que tu ne peux pas tenir

Par exemple « Ne t'inquiètes pas. » « Je ferai tout ce que dont t'auras besoin de moi. »

 


Tu peux avoir certaines obligations en fonction de ton rôle et tes responsabilités qui limiteront ta capacité à maintenir la confidentialité. Sois transparent.e et clair sur tes obligations et sur ce que tu feras avec les informations que tu reçois. Tu peux également être en mesure de proposer des aménagements académiques et professionnels si l'expérience et les réactions de la personne survivante limitent sa capacité à fonctionner à l'école et/ou au travail.

Ce qu'il faut garder à l'esprit

Lorsque tu réagis à une divulgation, détermines en quoi ta propre identité et le pouvoir potentiel que tu détiens peuvent avoir une incidence sur le processus. Qui tu es, ton réseau, ta position sociale ou ce que tu représentes peuvent influer sur le fait qu'une personne te fasse confiance et sur ce qu'elle se sent à l'aise de révéler.

Pour renforcer la confiance et réduire les déséquilibres de pouvoir, tenez compte des conseils suivants :

  • Croie la personne et ce qu'elle te dit.
  • Sois explicite sur ta position et comment elle peut influer sur le processus.
  • Utilises des méthodes d’écoute active, telles que la paraphrase et la re-formulation à la fois les sentiments et des paroles de la personne qui parle, pour la faire savoir qu’elle est entendue.
  • Reconnais les obstacles possibles à l'accès au soutien, offre de l'aide pour tenter de les réduire et/ou accéder aux ressources

Lorsque tu apportes un soutien à une personne survivante, tiens compte de son contexte socioculturel pour mieux l’aider à trouver un soutien approprié, facilitant son rétablissement et l’aidant à se prendre en charge et à se sentir mieux. La réalité est que la majorité des services de soutien sont basés sur les expériences des femmes blanches de la classe moyenne. Ces services ne sont pas toujours adaptés aux besoins culturels spécifiques des personnes survivantes.

Ce à quoi s'attendre quand une personne divulgue

Saches qu'il n'y a pas qu'une seule réaction possible aux expériences de violence sexuelle. Chaque personne a ses propres mécanismes d'adaptation et son propre cheminement de guérison. Les réactions sont également façonnées par la culture, la race, le sexe, l'âge, la classe, le handicap et d'autres aspects de l'identité. Une personne survivante peut être très triste ou contrarié.e, stoïque et calme, ou montrer de l'anxiété et avoir des crises de panique. Ielle peut se souvenir vivement de l'incident ou avoir du mal à s'en souvenir et à se concentrer. Toutes ces réactions sont naturelles.

Réactions courantes à une divulgation

En tant que personne de soutien, il est important que tu soies conscient.e de tes propres réactions à l'expérience de quelqu'un. Rester conscient.e de tes propres réactions peut t'aider à identifier et à gérer les effets de l’information sur toi et te permet de maintenir ta capacité à être une personne de soutien pour les personnes dans ta vie.

  • Tu peux être déconcerté.e, surpris.e ou choqué.e, surtout si tu connais la personne qui a commis l'acte de violence sexuelle. Tu peux ressentir un sentiment d'incrédulité et déni de l'acte violent.
  • Tu peux même ressentir de la colère envers toi-même de n'avoir pas pu protéger la personne qui communique, et envers l'auteur.e pour avoir blessé quelqu'un.e qui te tient à cœur. Il peut être difficile d'empêcher la colère d'influencer ta façon de communiquer. Laisses-toi admettre cette émotion et trouves un autre moyen de l'exprimer.
  • Tu peux te sentir triste, désespéré.e, inquiet.e ou impuissant.e. Si tu connais la personne qui a commis l'acte de violence sexuelle, tu peux te sentir triste de constater comment cela a changé ta relation avec elle, aussi.
  • Tu peux te sentir coupable que tu n'aies pas pu empêcher l'agression ou le harcèlement de se produire ou que la personne survivante ne se sentait pas à l'aise de t'en parler tout de suite. Il peut être utile de recentrer ton énergie pour que la personne survivante se sente soutenue au fur et à mesure de ses progrès.
  • Tu peux sentir une pression pour répondre de la « bonne façon » ou t'inquiéter des répercussions de cet événement sur ta relation avec la personne qui te divulgue. Rassurez-les en leur disant que l'agression ou le harcèlement n'était pas de leur faute et que tu les crois. De telles déclarations peuvent être les plus puissantes et les plus utiles pour une personne survivante.
  • La divulgation peut être un déclencheur émotionnel si elle te rappelle une situation similaire dans ta propre vie.

Se rappeler de l'approche de « réconforter vers le centre et se déverser vers la périphérie »” Nous sommes là pour toi en tant que personne de soutien si tu souhaites faire un suivi, si t'as besoin de plus de ressources ou si tu souhaites simplement faire le point.

Comment puis-je être mieux préparé.e en tant que personne de soutien ?

  • En apprendre plus sur la violence sexuelle et consentement.
  • Être au fait des idées fausses les plus répandues sur la violence sexuelle, etc., pour prendre conscience de tes propres préjugés et commencer à les remettre en question.
  • Apprendre davantage sur la discrimination et réfléchir de manière critique aux messages que t'as reçus et/ou intégrés sur les normes de genre, la sexualité, les handicaps, etc. (Penses à participer aux ateliers Safer Spaces offerts par SEDE.)
  • T'informer sur le traumatisme et les réactions possibles.
  • Te renseigner sur les signes avant-coureurs du suicide et offrir ton aide pour accéder aux soutiens
  • (Suicide-Action Montréal a une ligne d’aide ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 514.723.4000.)
  • En apprendre plus sur le problème (assures-toi d’être au courant des idées fausses les plus courantes sur l'agression sexuelle et le harcèlement et contactes-nous pour organiser un atelier pour toi et tes pairs sur comment réagir aux divulgations.)
  • Être conscient.e de tes propres réactions à la réception d'une divulgation et de leur impact sur ta capacité à soutenir la personne.
  • Rafraîchir tes connaisances en 'écoute active (Counselling McGill et le Peer Programs Network offrent à l'occasion des ateliers de communication et d'écoute active. Consultes leurs sites Web et/ou MyInvolvement pour t'inscrire !)
  • Te familiariser avec les ressources sur et hors campus.

svoffice [at] mcgill.ca (C)svoffice [at] mcgill.ca (ontactes)-nous pour organiser un atelier pour toi et tes pairs, ton département ou ton unité sur comment réagir aux divulgations.

Comment puis-je aider une personne victime de violence interpersonnelle?

En tant que personne de soutien, il est important de prendre conscience des nombreux obstacles que l’on peut rencontrer lorsqu’on décide de quitter une relation malsaine. Les raisons pour lesquelles une personne peut choisir de rester dans une relation abusive incluent, parmi d'autres : la peur de sa/son partenaire, la peur de répresailes de la part de son/sa partenaire, des contraintes financières, ne pas être cru, le manque d'accès à des ressources de soutien, l'amour pour sa/son partenaire et les préoccupations familiales. La personne affectée doit prendre des mesures qui vont complètement changer leur vie et celle de leur famille. Quitter une relation peut être difficile et prend souvent plusieurs tentatives. Si les ami.e.s et la famille croient et soutiennent la personne qui divulgue, ce sera plus facile pour elleux de partir.

Pour en savoir plus sur la violence interpersonnelle, les signes avant-coureurs et comment aider une personne dans une relation abusive, consultes la section du site Internet du gouvernement du Québec sur la violence conjugale

Que puis-je faire si je suis témoin de harcèlement sexuel ?

Être témoin de quelque forme de harcèlement peut être bouleversant. Saches qu’il existe des ressources de soutien et pour porter plainte disponibles pour toi et la personne harcelée.

Si t'es témoin de harcèlement, tu peux envisager les actions suivantes :

  • Si possible, interromps le comportement en étant un.e témoin actif.ve. N'agis que si tu te sens en sécurité.
  • Parles à la personne qui était harcelée dans un espace confidentiel. Dis-leur ce que t'as vu et offres ton soutien.
  • Si la personne est disposée à parler, fournis un espace où elle peut s'exprimer librement et à son rythme sans interruption. Respectes la confidentialité et sa vie privée.
  • Si tu te sens comfortable de ce faire, proposes d’être une personne de soutien si la personne choisit de porter plainte. Si une plainte officielle est déposée, tu peux être appelé.e à décrire ce que t'as vu.
  • Si tu te sens à l'aise de ce faire et si cela ne te met pas en danger, toi ou la personne harcelée, dis à l'harceleur.e que t'es au courant de ce qui s'est passé et d'arrêter.
  • Notes tous les incidents de harcèlement sexuel dont t'es témoin.
  • Si t'es membre du corps professoral ou superviseur.e, t'es obligé.e de demander conseil et assistance si t'es témoin d'une conduite qui pourrait enfreindre les règlements et les politiques de l'Université.

Comment puis-je être un.e témoin active/actif ?

  • Apprends-en plus sur le consentement, y compris comment reconnaître le non-consentement, de manière à pouvoir identifier une situation potentiellement nocive.
  • Évaluer la situation. Soies conscient.e de ton environnement et décides si et comment tu pourrais intervenir, en évaluant les options et les risques dans la prise d'action. Si toi ou d'autres personnes sont en danger immédiat, tu peux appeler le 911.
  • Interromps la situation potentiellement nocive de l’une des manières suivantes :
    • Soies direct.e : adresses-toi à la personne pour laquelle t'es concerné.e. Fais n'importe quoi pour donner à cette personne un moyen de sortir de la situation, si t'as jugé qu'elle en cherchait un. Ignores l'initiateur ou l'initiatrice, si c'est convenable. Autrement, approches l'initiatrice ou l'initiateur. Utilises des phrases en « Je »: « Je me sens_____ quand tu/vous___. S'il te/vous plaît, arrête/z. » Faites de l'humour quand approprié.
    • Délègues : trouves une autre personne pour intervenir en ton nom. Cela peut être un.e ami de la personne dont la situation te préoccupe, un.e superviseur.e ou une personne responsable d'un événement.
    • Crées une distraction : fais quelque chose pour détourner l'attention de celleux qui sont impliqué.e.s. Fournir une fenêtre de trois secondes est souvent tout ce qu'il faut pour donner à quelqu'un.e une chance de se sortir d'une situation.

 

Essaies toujours d’agir de façon consensuelle et prends toujours ta propre sécurité en considération. Si tu n'as pas pu interrompre une situation, fais un suivi auprès de la personne qui te préoccupe si tu peux.

svoffice [at] mcgill.ca (C)svoffice [at] mcgill.ca (ontactes-nous pour) organiser un atelier pour toi et tes pairs, ton département ou ton unité comment être un.e témoin actif/active. L'atelier peut être adapté aux réalités et aux besoins de ton groupe.

Nous reconnaissons que l’Université McGill est située sur des terres non cédées qui ont toujours servi de lieu de rencontre et d’échange entre divers peuples autochtones. Les Kanien'kehà:ka / Peuple du silex (Mohawk), nation fondatrice de la confédération des Haudenosaunee/Peuple des longues maisons (Iroquois), sont reconnu·e·s comme les gardien·ne·s traditionnel·le·s des terres et des eaux.

  

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