La Commission de vérité et réconciliation et les pensionnats

Un réseau de pensionnats pour enfants autochtones a existé au Canada de 1863 à 1996, et des éléments indiquent que ce type d’établissements existaient déjà au dix-septième siècle. Au total, on a dénombré plus de 130 pensionnats financés par l’État fédéral et répartis dans la quasi-totalité des provinces et des territoires.

Pendant plus de 130 ans, au-delà de 150 000 enfants des Premières Nations et des peuples inuit et métis ont été retirés, souvent de force, de leurs foyers et de leurs communautés dans le but de les isoler de leurs familles, de leurs traditions et de leurs cultures. Dans les pensionnats, des milliers d’enfants sont morts des conséquences directes d’actes de maltraitance et de négligence. Parmi les survivants de cette expérience traumatisante qui les a dépossédés de leur langue et de leur identité, nombreux sont ceux qui n’ont jamais retrouvé leur famille.

Les conséquences dévastatrices des pensionnats ont fait souffrir des générations de familles autochtones et s’inscrivent dans un contexte plus vaste de racisme systémique, de discrimination et d’injustice auquel les peuples autochtones doivent encore faire face au Canada.

De 2008 à 2014, la Commission de vérité et réconciliation (CVR) a entendu et consigné les témoignages d’environ 7 000 survivants des pensionnats. Prenant acte du fait que les chiffres officiels sont probablement loin de rendre compte du nombre d’enfants décédés dans ces établissements, la CVR demande au gouvernement fédéral, dans ses appels à l’action, de déterminer précisément le nombre d’enfants décédés et de localiser leur sépulture afin qu’on puisse leur rendre, comme il se doit, un dernier hommage.

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation nous rappelle « qu’aucune réconciliation n’est possible tant qu’on ne connaît pas la vérité ». Au sein d’une institution et d’une communauté pour qui l’acquisition de connaissances est une priorité, ces mots ont une résonance particulière. L’Université McGill reconnaît qu’il nous appartient à tous de faire connaître l’histoire des survivants des pensionnats et de veiller à ce que cette histoire ne sombre jamais dans l’oubli. Il nous incombe également de lutter contre les systèmes d’oppression, de reconnaître nos propres erreurs et celles de nos fondateurs, et de bâtir un avenir meilleur et plus inclusif. Les impératifs mis en lumière dans les appels à l’action de la Commission et dans les 52 appels à l’action établis par McGill guideront toujours nos efforts en ce sens.

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